Tout projet d’égalité sociale et économique au Canada se heurte à la réalité de relations fédérales-provinciales fondées sur un mécanisme collectif de changement compliqué et ambigu – les statistiques – qui cause bien des frustrations à la plupart des partisans d’un Canada plus égalitaire. Beaucoup d’efforts de réforme se perdent dans le « foxtrot du fédéralisme » qui oblige les acteurs fédéraux et provinciaux à s’entendre, alors que les désirs des provinces de faire les choses à leur manière s’opposent à la notion du partage de droits économiques et sociaux identiques pour tous les Canadiens. Depuis au moins les années 1930, les partisans de l’égalité essaient de promouvoir leur vision de l’accroissement des pouvoirs du gouvernement fédéral et de sa capacité d’imposer ses vues aux provinces . De façon plus discrète, le rapport Vers un Canada plus juste repose lui aussi sur le « leadership fédéral ».