Dans un monde marqué par de graves violations des droits de la personne, les syndicats sont essentiels
Malheureusement, ce qui souligne avec le plus de force et d’évidence le rôle essentiel des syndicats ouvriers et des syndicalistes dans les luttes pour les droits de la personne autour du monde, c’est justement les graves abus dont ils souffrent fréquemment, simplement parce qu’ils défendent les droits des travailleurs ou parce qu’ils dirigent d’importants mouvements sociaux afin de répondre à des préoccupations plus larges liées aux droits de la personne.
En lire plusLes syndicats : Plus importants que l’on croit!
« Des communautés syndiquées – des communautés en santé » décrit la relation directe entre un taux sain de syndicalisation et un plus faible taux d’inégalité. Il s’agit d’un facteur essentiel dont nous devons discuter à la lumière des attaques actuelles contre les syndicats au Canada. Alors que plusieurs provinces ont commencé à se pencher sur les questions de la réduction de la pauvreté, des prestations pour les enfants et des réformes des systèmes de bien-être social, les progrès réalisés seront vites réduits à néant si les mesures de « droit au travail » gagnent du terrain. Les syndicats sont non seulement un moteur essentiel de réduction de l’inégalité des revenus, mais ils contribuent également à contrer la tendance grandissante à l’emploi précaire (emplois contractuels, à temps partiel, sans avantages sociaux…). C’est cette tendance qui multiplie actuellement le nombre de Canadiens qui font partie de la classe sociale des ouvriers mal rémunérés.
En lire plusLes assauts contre les syndicats sont une menace à la prosperité partagée au Canada
L’Institut Broadbent publie un nouveau rapport : « Colmmunautés syndiquées, communautés en santé »
OTTAWA – La rhétorique antisyndicale régressive issue de la droite et les attaques similaires à celles aux États-Unis contre le mouvement syndical mettent en péril la prospérité du Canada, indique un nouveau rapport de l’Institut Broadbent. Le rapport, intitulé Communautés syndiquées, communautés en santé, défait le mythe entourant les attaques conservatives visant le mouvement syndical et soutien que les syndicats sont essentiels au maintien d’une croissance économique stable.
En lire plusAndrew Jackson: La répartition de la richesse : incidences sur la justification de l’inégalité économique par les néolibéraux
Selon l’économiste, théoricien politique et Prix Nobel Amartya Sen (1992), chaque théorie normative sur l’organisation sociale qui n’a su résister à l’épreuve du temps semble exiger une égalité quelconque qui en devient un élément clé. Même des néolibéraux radicaux comme Robert Nozick, qui rejettent l’objectif de la justice distributive et favorisent l’entière liberté des marchés et un rôle minime de la part des gouvernements démocratiques, exigent l’égalité des droits individuels de liberté de participation à une économie axée principalement sur la propriété privée et sur des marchés libres. Le capitalisme est affaire d’accès égal à la liberté des gens d’utiliser la main-d’œuvre et les capitaux comme bon leur semble, contrairement aux systèmes économiques antérieurs qui reposaient sur l’esclavage et l’asservissement.
En lire plusDavid McNally: Contrer l’inégalité en donnant un nouveau souffle au mouvement syndical
Bien que l’inégalité sociale soit le produit d’une offensive sur les plans à la fois économique, politique et culturel de la part des grands intérêts corporatistes de l’ère néolibérale, l’affaiblissement systématique des organisations syndicales pèse également lourd dans la balance historique. Après tous, les syndicats ont été les organisations de base dans la protection et l’amélioration des salaires et des avantages sociaux des travailleurs (y compris de ceux qui ne sont pas syndiqués). Il est donc difficile d’envisager pouvoir renverser le problème de l’inégalité croissante sans passer par une revitalisation majeure du mouvement ouvrier.
En lire plusMartha Friendly: Liens entre des services de garde universels et de grande qualité et un Canada plus égal pour tous
Les inégalités croissantes constatées au Canada auront tout de même eu pour effet positif de lancer un franc débat sur « le Canada que nous voulons », qui devient un enjeu de premier plan sur la scène politique. Les simples citoyens, et non pas seulement les politiciens et les spécialistes, ont commencé à associer santé et richesse, services publics et justice sociale, économie et vie sociale, démocratie, fiscalité et équité. Ces enjeux, qui retiennent l’attention du public depuis le début de la récession de 2008, ont pris de l’ampleur quand le mouvement Occupy Wall Street a attiré les projecteurs du monde entier sur le problème de l’inégalité, l’an dernier.
En lire plusJohn Stapleton: Le joueur de baseball, le policier, le concierge et l’assisté social
À qui se compare-t-on quand on veut réduire l’inégalité?
Le 6 juin 2012, John Sewell, ancien maire de Toronto, et le député conservateur Peter Shurman ont eu l’échange suivant pendant une séance du Comité permanent des finances et des affaires économiques de l’Ontario, qui étudiait le projet de loi (55) relatif au budget provincial [Traduction]:
En lire plusM. Peter Shurman : Merci, M. Sewell. Je vous remercie de votre exposé. J’aimerais avoir une définition plus précise de ce que le terme « inégalité » signifie pour vous. Dans un monde parfait, est-ce que tous les gens gagnent autant d’argent?
Peter Graefe: Adapter l’égalité, à l’échelle fédérale, à un Canada plus juste
Tout projet d’égalité sociale et économique au Canada se heurte à la réalité de relations fédérales-provinciales fondées sur un mécanisme collectif de changement compliqué et ambigu – les statistiques – qui cause bien des frustrations à la plupart des partisans d’un Canada plus égalitaire. Beaucoup d’efforts de réforme se perdent dans le « foxtrot du fédéralisme » qui oblige les acteurs fédéraux et provinciaux à s’entendre, alors que les désirs des provinces de faire les choses à leur manière s’opposent à la notion du partage de droits économiques et sociaux identiques pour tous les Canadiens. Depuis au moins les années 1930, les partisans de l’égalité essaient de promouvoir leur vision de l’accroissement des pouvoirs du gouvernement fédéral et de sa capacité d’imposer ses vues aux provinces. De façon plus discrète, le rapport Vers un Canada plus juste repose lui aussi sur le « leadership fédéral »
En lire plusFrank Cunningham: Réflexions inspirées par le rapport Vers un Canada plus juste
Le rapport Vers un Canada plus juste résume bien trois débats récents sur l’égalité : 1) la question de savoir pourquoi les gens devraient appuyer des politiques égalitaires ou, formule que je préfère, pourquoi devraient-ils lutter contre la progression des inégalités et essayer de l’enrayer; 2) des exemples de la nature et de l’étendue des inégalités; et 3) des recommandations relatives à des politiques publiques favorables à l’égalité. Je répondrai à la demande d’Ed Broadbent de recevoir des réactions à ce rapport en rappelant une question posée par le théoricien démocrate américain Ian Shapiro : pourquoi les pauvres ne font-ils pas payer les riches? (Daedalus, 2002, no 1).
En lire plusKate Parizeau: L’inégalité en milieu urbain au Canada
Souvent assimilée à une différence de statut entre des gens ou des groupes, l’inégalité peut aussi s’appliquer à des endroits. Les villes canadiennes sont de plus en plus touchées par ce phénomène et des quartiers entiers vivent ces changements. Environ 80 % de la population canadienne vit en milieu urbain. Cette proportion augmente toujours. À quoi ressemble l’inégalité dans les milieux urbains et dans les rues des villes?
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